« Point besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer », Guillaume le Taciturne, politicien et prince d’Orange du XVIe siècle.
Une maxime qui résume bien l’utilité, la centralité de la persévérance dans une logique de développement personnel.
Après tout, nous cherchons tous à nous améliorer matériellement, physiquement ou psychologiquement, malgré les obstacles qui nous font face.
En tant qu’individus, nous sommes certes les acteurs d’un quotidien fait de défis et de remises en question, mais cela n’empêche nullement la quête de l’évolution personnelle, qui est d’ailleurs quasi instinctive.
Le problème, c’est que certaines barrières psychologiques bien présentes semblent limiter notre capacité à exprimer toute l’étendue de notre potentiel.
La pression de l’évaluation, du jugement permanent (que cela soit à l’école ou dans le monde professionnel) est un facteur de stress et de pression.
De nos jours il « faut » être compétitif pour se faire une place au soleil.
C’est ce que la pensée globale nous amène à croire, à considérer comme un axe de vie.
De manière naturelle, nous voulons tous accéder à la réussite, bien que la définition de cette dernière soit propre à chacun (quoiqu’englobant souvent des conditions comme l’aisance financière et l’épanouissement familial).
À ce titre, conserver une motivation réelle et intacte est un phénomène complexe, tant les aléas d’un environnement sont imprévisibles.
Chaque étape, chaque challenge pèse sur notre psychologie, nous soumet au regard d’autrui et nous pousse à faire des efforts.
Seulement voilà, le succès n’est pas toujours au rendez-vous.
Si nous savons que c’est de l’expérience que naît l’amélioration, l’échec est souvent perçu comme intolérable, comme une preuve d’infériorité.
Quand il s’agit de s’inscrire dans la course du toujours plus, l’Homme est impatient.
Il lui est difficile d’accepter ce qu’il considère comme une régression, alors même que celle-ci peut favoriser l’apprentissage personnel.
La question qui se pose aujourd’hui, c’est de savoir comment stimuler un état d’esprit incluant la persévérance comme valeur fondamentale, sans pour autant franchir les limites de l’excès de confiance ou au contraire se borner à donner tout son crédit aux croyances limitatives pouvant se dresser contre nous.
1. La persévérance : le cadre d’une définition
« La persévérance est la noblesse de l’obstination », disait Adrien Decourcelle, auteur dramatique français du XIXe siècle.
En cette citation réside une grande vérité : la persévérance s’inscrit dans un cadre défini, limité par nos capacités personnelles.
Si tous nos rêves sont atteignables, il est évident qu’il faut y travailler et que nos aspirations se doivent de rester dans le domaine du « raisonnable » (je ne deviendrai jamais pilote d’avion, car ma vue ne me le permet pas et mes connaissances mathématiques sont plus que limitées).
La persévérance est une valeur fondée sur un principe simple : en restant au contact de nos émotions, nos désirs et en prenant conscience de notre potentiel intrinsèque, nous pouvons accomplir de grandes choses.
Mais l’énonciation de cette vérité ne remet pas en cause la nécessité de véritablement se donner les moyens d’évoluer, à travers une prise de responsabilité face aux évènements de notre quotidien.
La persévérance inclut la notion d’apprentissage.
Elle représente par conséquent une aptitude à tirer le meilleur de l’échec et non à s’y arrêter.
Contrairement à l’obstination, elle permet de véritablement franchir des paliers, en ce qu’elle se base sur les leçons de la vie pour nous faire grandir, nous apprendre à mieux nous préparer à surmonter les épreuves décisives de notre existence.
La première chose à comprendre, c’est donc que la persévérance est une des clés de la connaissance de soi.
Elle nous permet de conserver l’espoir, d’entretenir notre motivation et d’affiner nos objectifs suivant les aléas rencontrés.
Sachant cela, il devient plus facile de cerner comment créer les conditions de la réussite et ne surtout pas baisser les bras si des déceptions apparaissent le long du chemin.
Faire preuve de persévérance, c’est donc s’autoriser à faire des erreurs, rester tolérant envers soi-même et ne jamais perdre de vue que chaque étape nous rapproche de nos objectifs et de notre idéal de vie.
2. La persévérance : facteur de distinction entre les mentalités individuelles
Il est certain qu’une cruelle désillusion, comme l’échec à un examen, le fait d’être licencié, de perdre une épreuve sportive de grande importance ou d’affronter une rupture amoureuse peut marquer l’individu, lui faire considérer ses rêves comme brisés.
Isolement, dépression et anxiété sont alors des dispositions psychologiques qui peuvent s’immiscer sournoisement en nous, nous poussant à nous complaire dans la négativité et à tout percevoir sous un jour sombre et pessimiste.
L’absence de succès ou la remise en question de nos « performances » sert de levier à une tendance à la dramatisation, à la caricature, nous amenant à dénoncer l’injustice de la vie et à penser que nous sommes des victimes, les personnes les moins chanceuses qui existent.
Pourtant, tout le monde affronte ses démons de manière quotidienne.
Nous avons tous nos problèmes, nos défaillances.
S’il y a quelque chose de commun à tous les individus c’est bien que pour aucun d’entre eux, la vie n’est un long fleuve tranquille, qu’on accepte cette réalité ou non.
La persévérance, c’est justement cette aptitude à relativiser ce qui nous arrive, afin de pouvoir y voir une source d’enrichissement personnel, la découverte d’une de nos limites, permettant de nous renforcer.
Qu’on soit responsable ou non de notre sort, la question n’est pas là.
Quoi qu’il puisse arriver, nous devrons y faire face, alors autant faire preuve de détermination à franchir l’obstacle que de le fuir au premier accroc.
Un constat irréfutable érige d’ailleurs la persévérance comme outil fondamental du développement humain : plus vos aspirations seront élevées, plus vous rencontrerez de challenges sur votre route.
Là où de nombreuses personnes s’arrêtent, nous devons reprendre courage, faire preuve de foi envers nous même et accepter la difficulté dans l’optique de modeler notre existence comme nous le souhaitons.
3. La persévérance et la notion de satisfaction
Une autre affirmation logique permet de renforcer l’impact de la persévérance sur l’épanouissement personnel : plus la tâche accomplie est ardue, plus la satisfaction qui lui est liée est forte.
Qui ne se sent pas pousser des ailes après avoir obtenu une grande victoire ?
Qui ne ressent pas de fierté en validant un diplôme brillamment ?
Qui n’est pas touché par le fait d’être considéré comme compétitif ou excellent ?
Pensez-vous que ce ressenti serait aussi intense si vous n’aviez pas eu à fournir d’efforts ?
Ce questionnement est certes simple, mais démontre que la persévérance est un outil incontournable dans la quête de la réussite.
Vous avez forcément vécu des moments inoubliables où votre potentiel vous a permis de vous inscrire dans une dynamique positive, où vous avez surmonté vos peurs et avez fait preuve de maîtrise pour toucher du doigt les résultats espérés.
C’est une lapalissade, mais cet état d’esprit n’aurait jamais été concret si vous n’aviez pas fait preuve de persévérance.
L’état d’esprit le plus porteur, le plus favorable à l’adoption de la persévérance dans son entièreté, réside dans une capacité à se concentrer sur nos faiblesses et nos errements afin de combler nos lacunes (quel que soit le domaine concerné) mais aussi à reconnaître nos talents et nos forces.
Le focus sur l’objectif à atteindre est alors une nécessité.
Concrètement, la persévérance se matérialise quand nous commençons à réfléchir aux moyens à notre disposition pour surmonter une épreuve, en s’appuyant sur notre expérience et en acceptant la notion de risque.
Une seule question reste alors en suspens : allons-nous oser sortir de notre zone de confort et démontrer notre volonté d’amélioration ou allons-nous nous cacher derrière nos peurs et laisser les opportunités nous filer entre les doigts ?
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