La culpabilité : dites stop, dès maintenant !


« La chance ou le bonheur se transforment en culpabilité, entraînant dans leur sillage tout ce qui est positif », Pierre Daco, psychanalyste français.

Encore une citation qui résume bien le sujet qui se dresse aujourd’hui face à nous.

La culpabilité, c’est un sentiment, une disposition psychologique inhérente à l’être humain.

Nous nous sentons tous coupables de quelque chose, et ce même quand nous rencontrons le succès et que les efforts fournis pour atteindre un objectif précis finissent par payer.

Paradoxal ? Oui et non.

La culpabilité est en réalité un lien, un fil invisible nous reliant à notre passé et engendrant un état de conscience vis-à-vis de nos faux pas, de nos erreurs de parcours.

Elle est bien évidemment favorisée dans un environnement où la comparaison, la compétition et le toujours plus sont des valeurs phares.

Et si la réussite sociale, économique ou familiale restent des critères qui semblent concourir à la définition du bonheur, de nouvelles raisons de se sentir coupable apparaissent tous les jours, que ce soit lors du développement d’interactions ou de la prise de conscience de la chance que nous avons d’évoluer dans un milieu sain et protégé (il est clair que de connaître le « succès » en Europe relève moins du défi permanent que d’essayer de sortir d’un contexte de pauvreté extrême ou de guerre civile à l’autre bout du monde).

En vérité, la culpabilité est une disposition véritablement difficile à appréhender, tant elle est personnelle, revêt des formes différentes selon les contextes et les individus.

Ce qui est certain en revanche, c’est que le regard d’autrui et les pressions permanentes l’amplifient et que quasiment tous les individus portent ce fardeau sur leurs épaules.

La question du jour, c’est bien évidemment de savoir comment relativiser ce sentiment qui nous hante.

Trop présente, la culpabilité est un frein à l’épanouissement. Totalement absente, elle floute les limites du respect et de la légalité et amène l’adoption de comportements antisociaux.

Notre objectif commun, c’est de la limiter à sa plus simple expression.

Après tout, elle reste naturelle et peut dans certains cas favoriser l’introspection et la mise en place d’une amélioration personnelle.

1. La culpabilité, une disposition psychologique extrême

Impossible de l’ignorer, la culpabilité a toujours été l’un des moteurs de la perdition, de l’isolement et de l’effritement des liens sociaux.

Nombreux sont les individus à se détruire dans le présent (en plongeant dans l’alcool, la drogue ou d’autres habitudes néfastes) pour se punir d’un manque de réactivité ou de responsabilisation dans le passé.

Une drôle de réaction quand on sait que le passé est par définition inchangeable et que le développement personnel, principe admis par tous comme étant l’un des objectifs les plus importants d’une existence, érige l’échec au rang de moteur de l’apprentissage.

La culpabilité sort l’individu de la réalité de l’action, le poussant à se focaliser sur des conséquences négatives et leur impact matériel sur son quotidien.

Elle entraîne une remise en question globale, une propension à perdre confiance en soi et à considérer le manque de rationalité de certains de nos choix comme un phénomène redondant, presque systématique.

Peut-être plus que n’importe quelle autre disposition psychologique, la culpabilité peut influencer notre vision du monde à long terme, s’immisçant vicieusement en nous, et dévorant sournoisement toute émotion se rapprochant du bien-être.

Mais le plus dur à appréhender avec la culpabilité, c’est que son apparition ne dépend même pas de la gravité des situations rencontrées.

On peut ainsi se sentir coupable de s’offrir quelques jours de repos, de dépenser de l’argent sur un coup de tête ou de ne pas essayer outre mesure de stimuler sa propre socialisation.

Comme bien des états d’esprit déstabilisants, la culpabilité mène à une perte d’objectivité, nous éloignant de la réalité de notre potentiel intrinsèque.

En bref, quels que soient la raison et le contexte du développement de la culpabilité, cette dernière est toujours prompte à remettre nos efforts en cause et à nous faire opter pour une vision pessimiste du futur.

Comme le disait Charles P. Curtis procureur de Boston et auteur américain, « la culpabilité et le péché ne sont que peurs du passé ».

Une telle disposition nous empêche alors d’affronter nos doutes et de nous épanouir à travers le challenge et l’expérience, tant elle rend difficile le mécanisme du lâcher-prise.

2. Le retour au présent ou comment lutter contre la culpabilité

S’il y a bien une chose qu’on intériorise rapidement, c’est que la culpabilité ne peut décemment nous faire avancer.

Elle est liée à notre construction personnelle et à l’influence d’évènements qui ne peuvent être modifiés.

Nous devons par conséquent apprendre à tirer les enseignements de nos errements et nous focaliser sur l’avenir.

Après tout, chaque épreuve permet de mieux cerner nos limites, nos lacunes, et de faire évoluer notre psychologie dans un esprit d’assimilation des progrès à réaliser pour ne plus commettre les mêmes faux pas.

Plutôt que de se lamenter sur ce qui a été, il paraît alors pertinent d’axer la réflexion personnelle sur des actions envisageables à court terme pour se soulager de la culpabilité.

Ainsi, et comme souvent, l’écriture apparaît comme un exutoire permettant de questionner ce sentiment de tiraillement et de doute.

Simplement, vous pourrez alors faire figurer noir sur blanc les facteurs vous poussant à culpabiliser, face aux options à votre disposition pour les minimiser.

Nul doute que cette mise en action permettra de prendre conscience qu’il est encore temps de réagir (il n’est à vrai dire jamais trop tard) et que le poids du mal-être identifié est plus que largement surestimé.

Ce type de réflexion engendre une volonté manifeste de changement, une redéfinition des objectifs à notre portée.

L’acceptation de la notion de risque et de l’échec sont parties prenantes du soulagement de la culpabilité.

Ce n’est qu’une fois cette logique assimilée que nous pourrons faire évoluer notre comportement et tendre vers l’amélioration.

Pourquoi en effet culpabiliser alors que la seule solution qui nous est donnée est d’incorporer les leçons de la vie à notre définition personnelle ?

C’est sans doute cela, la véritable question à se poser…

Ne nous leurrons pas, les moyens pour atténuer la culpabilité ne peuvent être recensés, comme dans un catalogue de vente.

Il revient à chaque individu de sonder son for intérieur pour comprendre la nécessité de vivre dans l’instant et non dans un passé figé.

Ainsi, plutôt que de chercher à se fustiger quant aux erreurs commises, il convient d’en identifier les causes, nous permettant d’améliorer notre sens de l’anticipation.

Il apparaît en effet crédible de penser que le meilleur moyen pour éviter la culpabilité soit d’éviter de réunir les conditions propices à son installation, de manière quotidienne.

Cela implique alors une réflexion sur la résonnance de nos actions et une prise de responsabilité effective.

On ne peut changer le passé, mais on peut refuser qu’il nous hante pour toujours.

Tout est question de choix, de volonté.

Décider fermement que non, les fantômes ne doivent plus sortir du placard, c’est déjà limiter en soi leur pouvoir sur notre psychologie.

Qu’en pensez-vous ? La culpabilité est-elle un fardeau que vous portez quotidiennement ? Quels moyens employez-vous pour vous en défaire ? Vos commentaires sont comme toujours appréciés !

À bientôt !

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