Solitude, pessimisme, perte de motivation au quotidien… l’isolement est un fardeau que nombre de personnes portent encore sur leurs épaules.
Que cette propension à être séparé du reste de son environnement soit voulue ou subie, elle affecte nécessairement notre vision de la vie et nous enferme dans une réalité construite sur des préjugés et des idées reçues.
Impossible de prendre conscience des richesses qui nous entourent si nous ne sommes pas aptes à communiquer, échanger et sortir de notre zone de confort.
Si l’isolement est un sujet qui me tient à cœur, c’est sans doute du fait de ma propre expérience professionnelle.
Je passe en effet le plus clair de mes journées devant mon écran, à formuler des réflexions que je couche sur papier, parfois sans voir la lumière du jour.
Bien évidemment, les à-côtés rendent la vie tout à fait supportable et mes loisirs me permettent de m’aérer l’esprit.
Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Certaines personnes semblent vouloir rester dans leur bulle ou être dans l’incapacité de participer aux interactions d’un monde qui leur paraît hostile, inhospitalier.
Les causes de l’isolement sont aussi diverses que variées : peur du regard d’autrui, timidité, manque de confiance en soi, chômage de longue durée ou événements bouleversants fragilisant le lien social (rupture amoureuse, décès d’un proche, accident…) pour ne citer qu’eux.
Le bilan est alors sans équivoque : se renfermer sur soi-même impacte négativement nos qualités relationnelles et notre propension à définir nos objectifs personnels de manière cohérente.
L’homme est une créature sociale et doit chercher à ce titre, les moyens d’établir des connexions avec ses semblables afin de répondre à son besoin d’évolution et d’épanouissement.
La question qui se pose alors, c’est de savoir quels leviers psychologiques et matériels peuvent servir à favoriser une certaine ouverture d’esprit, dans le but justement de battre en brèche la notion d’isolement.
Contenu de l'article :
1. L’isolement comme châtiment personnel avant tout
Ce dont on s’aperçoit quand on parvient à entrer en contact avec une personne qui a cette tendance à se replier sur elle-même et à bouder les échanges, c’est qu’elle évolue derrière un rideau, un écran de protection.
Ce dernier consiste alors en une formulation de jugements de valeur, mettant en relief une tendance à l’auto-flagellation.
Le discours partagé est alors basé sur une justification de l’exclusion personnelle, soulignant les « mauvais traitements » reçus ou le manque de compréhension des parties prenantes d’un environnement.
Techniquement, une personne en état d’isolement psychologique tente de limiter les interactions se pensant persécutée, jugée ou plus généralement incomprise.
Les excuses alors verbalisées ne sont en fait que des prétextes dissimulant une punition quasi consciente que s’inflige l’individu en question.
Si cette logique est à remettre en cause dans le cas des personnes âgées, elle reste très répandue, notamment chez les individus n’ayant pas encore atteint leurs critères personnels de réussite sociale et professionnelle.
Aigreur, jalousie, irritabilité deviennent alors des composantes d’un comportement qui va au final à l’encontre de l’intérêt personnel.
Le premier constat, c’est donc qu’aucune raison valable ne peut supporter l’objectivité de l’isolement.
Il finit par affecter la psychologie des individus, les faisant ignorer les opportunités de se rapprocher du bonheur qu’ils croisent tous les jours.
2. Sortir de l’isolement : l’approche volontaire
Contrairement à d’autres dispositions psychologiques, l’isolement est conscient, présent dans l’esprit de celui qui l’adopte.
Cela ne signifie pas qu’il soit totalement volontaire, mais le sujet en question sait qu’il y a de la place pour faire apparaître une amélioration.
Pour ce faire, la démarche doit être acceptée, comprise comme bénéfique pour reconstruire une vie sociale et faire sa place dans son environnement.
La première étape obligatoire, c’est alors de mener une réflexion objective quant à l’acceptation du rapport de force dans un échange avec autrui.
Ce n’est parce que nous traversons des épreuves difficiles nous rendant méfiants, que notre parole à moins de valeur que celle de nos interlocuteurs ou que ceux-ci veulent à tout prix nous faire passer au second plan.
Se débarrasser de l’a priori quant à notre positionnement « inférieur » ou « de victime » est essentiel pour retrouver un certain plaisir dans le développement d’interactions.
Nos challenges personnels ne nous rendent pas moins légitimes ou moins aptes à être acceptés, quels qu’ils soient.
Pour favoriser une sortie de l’isolement, il nous faut prendre conscience de notre perception tronquée des rapports sociaux et accepter de laisser une chance au partage et à l’extériorisation de nos pensées.
Une fois cette acceptation actée, il faut aussi parvenir à faire la part des choses entre le monde solitaire dans lequel nous nous renfermons pour des raisons sécuritaires (pas de remises en question ou de jugements ici), et notre environnement.
Les personnes qui s’isolent ont souvent tendance à axer leur communication sur leur mal-être et les raisons de leur solitude. Si cela peut être bénéfique à petite dose, attention à ne pas en faire un sujet systématique, sous peine de voir une certaine lassitude apparaître chez vos auditeurs.
Ce qu’il faut adopter, c’est donc en définitive une capacité à se recentrer sur des priorités qui ne sont plus uniquement individuelles.
Plus vous vous enquerrez des besoins et ressentis de vos proches, collègues ou même connaissances, plus vous retrouverez ce statut de personne sociable, qu’on aime à avoir auprès de soi.
3. En finir avec l’isolement : les outils matériels d’une évolution
Une fois le bon état d’esprit arrêté, il faut évidemment se donner les moyens de ses ambitions. Techniquement, les conditions matérielles ne sont pas toujours réunies pour sortir de l’isolement.
Manque de moyens financiers, de temps, d’amis… les raisons pouvant ralentir le processus sont nombreuses.
Rien ne nous empêche en revanche d’essayer de surmonter ces obstacles, afin de sortir de cette exclusion personnelle qui finit par peser lourd sur notre psychologie.
Toutes les options sont alors bonnes pour favoriser l’échange : de la décision volontaire de sortir de chez soi, de se socialiser, au partage de points de vue sur des espaces en ligne (blogs, forums, sites informationnels…) en passant par la recherche de nouveaux hobbies.
Le but, c’est d’instaurer une tendance, une ligne de conduite se renforçant au fur et à mesure de l’expérience. L’ouverture sur l’extérieur est une capacité qui se travaille, qui s’améliore.
Sports, meetings d’associations, festivals, foires… les occasions de vous mêler à la foule sans nécessairement avoir à vous exprimer de manière continue sont multiples et représentent de véritables opportunités de réapprendre à émerger de votre carapace.
Le tout est d’en accepter l’idée. Et c’est bien le problème de l’isolement. On sait de quoi on souffre sans véritablement savoir pourquoi on n’hésite à s’en départir.
Fondamentalement, le problème ne réside donc pas tant sur les instruments pouvant vous aider à sortir de l’isolement, mais bien sur votre motivation et votre véritable volonté de faire de cette disposition, un vilain souvenir.
Qu’en est-il pour vous ? Avez-vous déjà fait face à l’isolement ? Comment vous en êtes-vous sorti ?