Autodiscipline : la route vers l’efficacité ?


Procrastination, manque de motivation, définition floue d’objectifs… ne sont que quelques-unes des causes qui peuvent expliquer notre manque de volonté, notre absence de rigueur lorsque nous nous mettons en quête de résultats (que ces derniers soient professionnels ou personnels).

Le plus paradoxal, c’est que notre envie d’évolution peut malgré tout être réelle.

Mais le trop grand nombre d’efforts à fournir pour atteindre nos buts est souvent un obstacle rédhibitoire.

On en vient à douter de soi, à remettre en cause son potentiel, voire la pertinence du résultat recherché.

À l’image de la personne qui commence un régime et qui craque devant ce petit fondant au chocolat ou de celle qui commence à pratiquer un sport, avant de manquer une, puis deux, puis 10 séances dans le mois…

Fondamentalement, un petit écart ne fait pas de mal, c’est ce qu’on se dit.

Et si nous n’avons pas totalement tort, c’est dans un cadre plus large qu’il faut concevoir le raisonnement.

Certes un « abandon » momentané de notre implication personnelle ne nous sera pas fatal dans la réalisation de nos objectifs… mais seulement si l’autodiscipline reprend le dessus.

Je sais de quoi je parle : j’avais commencé à me rendre dans une salle de musculation il y a deux ans. Un soir, j’ai un la flemme d’y aller… au final, il m’a fallu deux ans avant d’y remettre les pieds.

Je vous écris aujourd’hui courbaturé, car oui, c’est bien cette semaine que je me suis décidé à reprendre les efforts. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour se remobiliser.

C’est cet évènement personnel, aussi minime soit-il, qui m’amène ce jour à réfléchir avec vous sur les moyens d’entretenir cette notion de sérieux, de rigueur, si importante pour pouvoir améliorer notre quotidien, lui donner l’orientation que nous souhaitons.

Un raisonnement qui aura donc une double visée : lancer le débat sur le chemin de la psychologie… et me donner un bon coup de pied aux fesses !

1. Autodiscipline et culpabilité exacerbée

C’est la première chose qu’on ressent lorsque notre motivation commence à nous abandonner : un terrible sentiment de se trahir, de ne pas respecter le pacte que nous avons conclu avec notre conscience.

Le résultat ? Une difficulté encore plus prononcée à effectivement réfléchir de manière cohérente sur la portée de notre objectif, une tendance à se fustiger.

C’est en réalité un cercle vicieux qui se met en place de manière insidieuse.

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Le manque de suivi nous pousse à douter de notre capacité à atteindre les buts que nous nous sommes fixés, comme si une erreur suffisait à remettre toute motivation, tout bien-fondé de nos décisions en question.

L’autodiscipline, ce n’est pas alors cette seule force qui nous pousse à faire taire la petite voix nous incitant à ne pas nous employer de manière concrète à la réalisation de nos projets.

Non, c’est aussi une capacité à faire preuve d’objectivité, et de clémence envers nous-même. Peut-être notre plan d’action n’était-il pas assez précis, peut-être a-t-on visé trop haut, trop tôt.

Et puis c’est sans compter sur les vicissitudes de notre quotidien.

Événements inattendus, rencontres, contraintes matérielles… peuvent aussi affecter notre rigueur personnelle.

Doit-on y voir des excuses pour tout arrêter ? Bien sûr que non, mais ces éléments justificateurs doivent nous amener sur le chemin de la tolérance personnelle.

Identifier en priorité les situations nous amenant à baisser le pied, à manquer d’autodiscipline, c’est aussi se donner les moyens de reformuler concrètement nos objectifs.

Ces derniers étant issus de la réflexion, ils ne résistent pas toujours à l’épreuve de la réalité.

Pour reprendre mon exemple… j’ai arrêté le sport parce que je suis parti en vacances avec la famille de ma compagne. En revenant, j’ai eu de nouvelles propositions professionnelles.

Face à ces dernières j’ai dû réorganiser mon emploi du temps. Ce qui matériellement m’empêchait de reprendre mon activité sportive.

C’est seulement après un certain temps, et avoir acquis la maîtrise de ces nouvelles tâches que j’ai pu recommencer à intégrer le sport comme une possibilité factuelle.

Je ne regrette pas mes choix, mais il est vrai que j’aurais pu faire preuve d’autodiscipline plus tôt. Mais se sentir coupable , pour quoi faire ?

2. Autodiscipline et identification des situations à risque

Revenons quelques instants sur ce que nous percevons comme une déviance de l’autodiscipline.

Quel que soit le changement, l’amélioration que vous recherchez, il y aura des moments de doute, des hauts et des bas.

Quand on parle d’autodiscipline, c’est souvent une image quasi militaire, d’une personne qui ne considère pas son environnement, sa psychologie et ses besoins, qui ressort. Comme s’il fallait coûte que coûte faire ce qu’on a faire, sans aucune concession.

Je ne partage pas ce point de vue.

Selon moi, l’autodiscipline relève d’une faculté d’adaptation : se mettre au travail quand on se sent en état de le faire, redoubler d’efforts dans les moments « porteurs », mais aussi savoir lâcher prise, respecter sa psychologie quand nous sommes dans un temps faible.

La rationalisation du temps fait partie de cette cohérence, de ce tout, qui nous permet de tendre vers l’efficacité.

Reconnaître les tentations (de ne pas se déplacer, de « craquer » lors d’un régime, d’arrêter les frais…) c’est aussi admettre que la motivation est un élément fragile, qu’il faut stimuler.

Pour ce faire, j’ai ma petite technique. Si je sens que quelque chose pourrait me pousser à vouloir zapper un projet, je me déplace physiquement, afin de faire évoluer mon état d’esprit.

Concrètement ? Si je n’ai pas envie d’aller à la salle de gym, je prépare malgré tout mon sac, prends la voiture et vais faire un tour.

9 fois sur 10, une fois en mouvement, je me dis que faire de l’exercice ne me ferait pas de mal, et me rends où je n’aurais jamais eu envie d’aller si je m’y étais forcé, sans étape intermédiaire.

Notez aussi que cette méthode est applicable avec notre exemple du régime : un gâteau vous fait les yeux doux ?

Allez vous balader, rendre visite à des amis… et bien vite, vous l’oublierez !

L’autodiscipline n’a pas à être coercitive pour être réelle, efficace.

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3. Autodiscipline et élément déclencheur

C’est souvent l’importance de l’effort à fournir qui fait de la tâche à réaliser un véritable obstacle, un challenge psychologique.

L’une des méthodes les plus efficaces pour justement stimuler l’autodiscipline, est alors non pas de se concentrer sur la réalisation en elle-même ou sur son « coût » en termes de temps ou d’implications (physiques, intellectuelles…) mais plutôt sur l’impulsion, le déclenchement de l’effort.

Dans les faits, il suffit alors de se forcer à commencer la tâche précitée, ne serait-ce qu’en y accordant quelques minutes pour que la stimulation personnelle prenne le dessus.

En cadrant votre réalisation, en vous imposant un délai très court (10 ou 20 minutes) pour faire quelque chose, vous vous apercevrez bien souvent que vous voudrez en faire plus, alors que si vous aviez prévu de faire face à cette contrainte sur une plage horaire plus longue, vous n’auriez sans doute jamais trouvé la motivation de vous y atteler.

L’autre bienfait de cette méthode, c’est bien évidemment la satisfaction engendrée à court terme : même si votre objectif n’est pas atteint, une certaine fierté personnelle découle de l’effective mise en avant de votre désir de vous en rapprocher.

4. Autodiscipline et suivi des efforts fournis

Si vous lisez régulièrement les productions que je mets à votre disposition, vous savez à quel point j’insiste sur les bienfaits de la mise par écrit de vos avancées, des progrès réalisés.

Ce phénomène est tout aussi efficace en matière d’autodiscipline.

Ainsi, lorsque vous aurez opéré une mise en action, une réalisation tendant à favoriser l’atteinte de vos objectifs, vous pourrez noter vos résultats sur un journal (démarche qui se rapproche de la confection d’un journal émotionnel, quand on y réfléchit).

Le but ? Simplement prendre conscience des efforts fournis, se concentrer sur ces derniers plutôt que sur ceux qu’il reste à mettre en place.

Et puis soyons francs, une relecture permettra de stimuler votre ego, et pourquoi pas de faire renaître votre motivation.

5. L’autodiscipline à deux, c’est mieux !

Faire part votre désir d’accomplissement à vos proches ou vos amis, peut avoir un effet bénéfique.

Le dialogue, le partage, sont des notions qui permettent aux individus de trouver une certaine stimulation, une énergie insoupçonnée.

C’est d’autant vrai si certains des membres de votre environnement ont les mêmes aspirations que vous.

À titre d’exemple, je ne vais que très rarement seul au sport.

Ma partenaire m’accompagne presque toujours. Cela permet de mettre en place une motivation réciproque, avec je dois l’avouer, un certain esprit de compétition, qui pousse au dépassement.

L’autodiscipline n’est donc pas nécessairement un raisonnement totalement personnel, individuel.

Un objectif collectif est en fait bien plus simple à réaliser, puisque la solidarité entre alors en ligne de compte.

Et quand le doute et la remise en question font leur apparition, c’est alors l’inspiration qui permet de reprendre le contrôle de sa psychologie et de stimuler cette envie de ne pas rester derrière, de pouvoir jouir de la satisfaction provoquée par une telle émulation.

Et c’est sans compter sur le facteur confiance : celui qui vous pousse à réaliser vos objectifs après les avoir érigés comme priorités auprès de votre environnement.

Vous ne vous voyez pas rester chez vous à dévorer un pot de Nutella après avoir statufié votre volonté de vous remettre en forme auprès de votre cercle social, si ?

L’autodiscipline, c’est cette force qui sommeille en nous, qui nous permet de gravir des montagnes.

Mais contrairement à ce qu’on peut en penser, cette dernière ne pas doit trouver son fondement uniquement dans la confiance que nous nous accordons, mais aussi dans une certaine forme de tolérance.

Il convient alors de s’attarder sur nos réussites, plutôt que le chemin qu’il reste à parcourir pour la mettre en relief.

Et vous ? Qu’en est-il de votre autodiscipline ? Comment la stimulez-vous ? Quelles sont les plus belles preuves de sa matérialisation ? J’attends vos retours !

À bientôt !

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